sábado, janeiro 26, 2013

"C'est quoi la Guyane ?"

On me demande souvent tout en pensant que la Guyane est une belle île comme la Guadeloupe ou Mikonos, ou un endroit magique et ouvert comme le Brésil mythologique. Non, la Guyane n'est ni l'un ni l'autre, la Guyane est l'enfer. La Guyane est l'enfer car elle fait partie de l'Europe, le domaine des hommes blancs les plus anthropophagiques et cruels qu'on connait.

Cette cruauté et cet envie de conquérir et faire plier l'autrui est l'héritage le plus légitime dans ce pays de sang : ceux qui n'ont pas le papier n'auront pas la dignité, ceux qui comprennent les papiers, jouiront d'une telle richesse et puissance qui dépassera même celle de son vainqueur premier : l'explorateur blanc qui a toujours de très bonnes intentions.

La Guyane se plaint en permanence que les autres hommes, quelle que soit leur couleurs ne voient la Guyane que comme une terre de mission, un champ d'essai avant d'aller vraiment vivre ailleurs - puisque en Guyane il arrive que le seul sentiment que les gens partagent c'est l'envie de ne pas être là.

Ne pas être où c'est trop difficile.
Ne pas être où ne sont pas les êtres chers.
Ne pas être où la dignité s'achète, l'honneur se vende et la parole on s'en fout.

C'est une prison, c'est une folie en silence, une terre de rien déguisé en tout. Rien, le néant, le cent humide et des regards cupides et vampiriques qui se demandent "quand je l'aurai avant qu'il ne s'en aie..." Cet envie de meurtre social fait que la Guyane soit la terre de punition, la terre du avant fin de retraite des fonctionnaires qui n'ont pas su rester dans leurs pays, donc ils jouent de dieux lorsque les gens souffrent.

La souffrance elle ne sert à rien, elle ne fait que nous donner la conscience de la valeur d'être le bienvenu, sentiment rare et complexe dans ce pays.

Je suis déçu et affaibli, et le désespoir commence à, peut être, préparer le départ anticipe d'une vie qui n'aura pas du être vécue...
Bonne parage pour éteindre la lumière et oublier, embrasser le vide et être trucidé par cette jungle et ces démons francophones qui n'attendent que notre trépas pour nous manger la carne après avoir annulé nos rêves - s'on en a, finalement... Car le citoyen de seconde classe apprend vite à abandonner l'humanité et avaler le temps qui passe et la vie qui s'éloigne...

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